À Dunkerque, le recyclage arrive à bon port

350 millions de voitures électriques devraient rouler d’ici à 2030. Face à cette multiplication galopante imposée par l’interdiction européenne des ventes de motorisations thermiques dès 2035, se pose la problématique de l’approvisionnement des matières premières pour leur alimentation. Face à cet enjeu majeur, SUEZ s’est associé à Eramet pour implanter une usine de recyclage de batteries lithium-ion dans les Hauts-de-France.

C’est un dessein d’envergure qui se concrétise dans le Grand Port Maritime de Dunkerque, avec une étape importante dans le développement du procédé innovant de recyclage des batteries de voitures électriques, initié par les deux partenaires en 2019. Eramet (leader minier et métallurgique européen) et SUEZ ont décidé d’implanter leur projet commun ReLieVe, au coeur de la “vallée de la batterie”. C’est là que des gigafactories sont construites pour répondre dès 2025 à cet enjeu clé de la transition écologique – produire des batteries électriques en grand nombre – concilié avec la réalité des ressources exploitables et disponibles.

Leader dans les métiers des déchets, nous apportons des solutions innovantes permettant de limiter la consommation de matières premières vierges et de sécuriser les approvisionnements en matières premières secondaires.

Sabrina Soussan , Présidente Directrice Générale de SUEZ

Sécuriser les approvisionnements en métaux nécessaires à la transition énergétique en Europe

Ce projet soutenu par une subvention de l’Union Européenne et de la BPI d’un montant total de 80 M€ (pour, dans un premier temps, financer les études de pré-industrialisation, puis la construction des usines et le coût de leur fonctionnement les 10 premières années), permettra de valoriser en boucle fermée, les métaux stratégiques composant les batteries et contribuera à la sécurisation des approvisionnements en métaux nécessaires à la transition énergétique sur le Vieux Continent.

Face aux enjeux de sobriété, ReLieVe intervient pour éviter l’écueil annoncé d’une dépendance aux métaux rares contenus dans les batteries de voitures électriques. En effet, à partir de 2031, ces dernières devront présenter dans leur composition au moins 16 % de cobalt, 6 % de lithium et de nickel recyclés. Un objectif ambitieux qui nécessite le savoir-faire industriel conjoint des deux leaders, dans leur domaine respectif, et développé au sein de deux installations complémentaires.

Objectif 50 000 tonnes de modules de batteries lithium-ion recyclées

Ainsi, SUEZ opérera en amont le démantèlement des batteries et la production de la black mass. Ce matériau obtenu à l’issue du recyclage des batteries usées présente une masse noire poudreuse qui contient les oxydes métalliques valorisables : lithium, cobalt, nickel. Eramet interviendra en aval, fort du procédé de l’hydrométallurgie qui permet d’extraire et affiner ces métaux stratégiques pour leur réutilisation industrielle. Un procédé testé au sein de son centre de Recherche & Innovation à Trappes dans une usine pilote de 800 m², réplique miniature de ReLieVe, dont la capacité permettra le recyclage de 50 000 tonnes de modules par an, soit l’équivalent de 200 000 batteries de véhicule électrique. “En tant qu’acteur minier responsable, notre rôle est de valoriser cette ressource et de lui donner une seconde vie, avec un impact environnemental considérablement réduit”, s’enorgueillit à son tour Christel Bories, Présidente-Directrice Générale d’Eramet.

Avec ces deux expertises conjuguées, les performances attendues de ReLieVe permettent d’envisager le dépassement des exigences de la réglementation européenne qui imposera dès 2027 le recyclage de 50 % du lithium (80 % d’ici 2031) et 90 % du cobalt, du cuivre, et du nickel (jusqu’à 95 % quatre ans plus tard).

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