Leader mondial dans les secteurs de la gestion de l'eau et des déchets, nous agissons depuis plus de 160 ans partout dans le monde. Nous apportons des services essentiels afin de protéger la ressource et améliorer la qualité de vie partout où nous agissons.
Dirigé par Sabrina Soussan, notre Groupe s’appuie sur un consortium d’actionnaires solide et une gouvernance qui s’articule autour d’un Conseil d’administration et d’un Comité exécutif.
Chez SUEZ, travailler au service de l’environnement c’est une réalité du quotidien. Dans nos métiers de l’eau et des déchets, nos équipes agissent sur le terrain et contribuent à trouver des solutions pour construire un avenir durable.
« Il est indispensable de réussir à concilier qualité de l’air et économie »
Franck Hélias est Délégué général du MEDEF Côte d’Opale qui représente 250 entreprises adhérentes des littoraux du Nord et du Pas-de-Calais. Le MEDEF Côté d’Opale est la voix des entreprises au sein de « Dunkerque, l’énergie créative », projet initié par la Communauté urbaine de Dunkerque pour transformer le territoire à l’horizon 2030. Pour Franck Hélias, toute proposition visant à améliorer la qualité de l’air doit être étudiée à condition de ne pas opposer économie et écologie, économie et sanitaire, et que chaque point de vue soit respecté.
Depuis combien de temps et comment les industriels sont-ils impliqués dans le projet « Dunkerque, l’énergie créative », sur le volet « qualité de l’air » ?
Franck Hélias : Les industriels du dunkerquois sont mobilisés depuis 30 ans sur les sujets liés à la qualité de l’air. Ce sont des entreprises émettrices dans l’atmosphère, notamment le pôle sidérurgie. Elles sont représentées dans une structure collégiale, appelée Secrétariat Permanent à la Prévention des pollutions industrielles (S3PI), où siègent les services de l’Etat, les collectivités locales et les associations de protection de l’environnement. Les entreprises répondent au sein du S3PI aux questions des associations environnementales, c’est un lieu de médiation et d’échange.
« Dunkerque, l’énergie créative » est une étape de plus sur un chemin entamé il y a plusieurs années, qui permet de braquer de nouveau les projecteurs sur la qualité de l’air. Cette initiative est boostée par d’autres dispositifs qui permettront d’aller encore plus loin que ce qui avait été envisagé au départ. L’originalité de la démarche par rapport au S3PI, c’est de travailler en mode coopératif et sur la base du volontariat. D’autres partenaires ont aussi été intégrés : l’Université et les citoyens. Il y a beaucoup de connaissances scientifiques à constituer pour corréler de façon précise tel ou tel polluant avec telle problématique de santé et en tirer des conclusions solides. L’Observatoire Local de la Santé va y travailler.
Le MEDEF Côte d'Opale a été associé à la définition des projets relatifs à la qualité de l’air et nous travaillons aujourd’hui à leur réalisation. Il y a deux problématiques importantes sur le territoire dunkerquois : la qualité de l’air et les émissions de CO2. A l’horizon 2030, ArcelorMittal a pour objectif de baisser de 30 % ses émissions de CO2 à Dunkerque. Le Groupe réduira d’autant certains des composants qui sont rejetés dans l’air. D’ici à 2050, c’est la neutralité carbone qui est visée. Cela aura forcément des impacts positifs.
« Aujourd’hui, l’idée à l’horizon 2030, c’est de réduire les émissions de manière conséquente »
Quelle est la vision du MEDEF Côte d’Opale sur la qualité de l’air ?
Franck Hélias : Les entreprises sont conscientes qu’il est indispensable de concilier qualité de l’air et économie. Pour le MEDEF Côte d'Opale, il faut passer de la contrainte - que ce soit par le biais de l’imposition ou de la répression - à un axe de développement qui puisse accorder économie et écologie, économie et santé ; à une croissance vertueuse compatible avec la réalité économique du moment. On doit travailler aujourd’hui sur beaucoup de mix a priori contradictoires . Cela doit se faire dans le respect des points de vue des uns et des autres.
De plus en plus d’entreprises veulent changer leur manière de produire et sont à la recherche d’outils pour mesurer plus précisément leur impact, corriger ou réduire leur empreinte écologique. Les sujets d’économie circulaire et de qualité de l’air par ailleurs se recoupent. Moins on produit de déchets, moins on émet. Introduire de l’acier recyclé dans le process de production d’un nouvel acier par exemple réduit les émissions dans l’atmosphère. Il faut continuer à développer la technologie pour réduire les émissions et les valoriser.
La qualité de l’air peut aussi devenir un vecteur de croissance économique si nous développons une expertise qui bénéficiera à nos villes bien sûr et pourra s’exporter ailleurs dans le monde. Ce sujet touche tous les pays. Si nous pouvons être inspirants pour d’autres territoires, ce sera bénéfique à toutes les parties prenantes.
« La qualité de l’air doit se construire avec l’économie »
Quels sont les freins et les leviers qui peuvent empêcher ou au contraire accélérer la transition vers un mode de production plus vertueux ?
Franck Hélias : Depuis des années, l’industrie française doit faire face à des investissements importants pour être compétitive et plus verte. Pour les entreprises ayant une forte empreinte, le changement des modes de production passera par des investissements massifs. Il faut aider ces entreprises à « passer l’obstacle » et avancer à une vitesse corrélée à ce qui se passe ailleurs dans le monde pour ne pas tuer l’industrie locale. Ne pas changer les règles du jour au lendemain pour laisser le temps aux industriels de s’adapter. Nous devons être très vigilants sur ce point.
Les investissements privés à réaliser seront importants, c’est la responsabilité des entreprises de trouver les moyens de les faire. Et c’est aux collectivités locales et aux pouvoirs publics de donner un signal fort pour les accompagner sur les financements et l’aspect réglementaire. La mise en place d’un nouveau process nécessite par exemple le réexamen de l’autorisation d’exploiter, ce sont des démarches administratives qui peuvent être lourdes pour les entreprises.
« Des solutions techniques [de traitement de l’air, ndlr] se matérialisent, il y a de l’appétit à progresser sur ces sujets-là »
Le problème de la qualité de l’air est global. C’est pourquoi tous les aspects du problème doivent être pris en considération. Certains peuvent avoir des positions extrêmes qui règlent le problème localement mais pas globalement. Si on tue notre industrie locale, il y aura des pertes d’emplois et les produits seront fabriqués ailleurs avec une réglementation et des critères moins vertueux que les nôtres. L’air voyageant, cela pourra se retrouver dans notre air. C’est donc un calcul global qui doit être fait et l’équation est compliquée.
Par ailleurs, si un produit fabriqué de façon respectueuse de la qualité de l’air coûte plus cher, il faut que consommateur accepte de payer la différence de prix. On arrive aujourd’hui à bien mesurer les émissions de CO2 liées à la fabrication d’un produit. Sur la qualité de l’air, je ne pense pas qu’il y ait aujourd’hui de label. Il faudrait voir comment valoriser ce sujet auprès du grand public.