L’élimination des micropolluants présents dans l’eau

Nos modes de consommation contemporains génèrent l’apparition de nouveaux polluants dans les eaux, des substances organiques ou minérales qui peuvent induire un effet négatif sur le milieu naturel et/ou sur les organismes. Ces substances sont présentes dans de nombreux produits consommés ou utilisés par les particuliers et les entreprises (médicaments, produits cosmétiques ou phytosanitaires, insecticides, etc.).

Micropolluants : c'est quoi ? - SUEZ

Credit: SUEZ group

Appelés « micropolluants », ces polluants émergents se retrouvent dans l’eau à des concentrations très faibles, de l’ordre du micro ou du nanogramme par litre. Les progrès dans le domaine des analyses en laboratoire mettent de plus en plus en évidence leur présence dans l’eau, et leurs effets potentiels chroniques directs ou indirects sur les écosystèmes, même à de très faibles concentrations.


Les recherches se poursuivent, mais pour éliminer les micropolluants de l’eau potable il existe d’ores et déjà plusieurs traitements efficaces.

À chaque situation sa solution

Il existe de multiples catégories de micropolluants, classées selon deux grandes familles :

  • Les micropolluants minéraux tels que métaux, métalloïdes et éléments radioactifs : plomb, cadmium, mercure, arsenic, antimoine, radon, uranium, etc.
  • Les micropolluants organiques : pesticides, hydrocarbures, solvants, détergents, cosmétiques, substances médicamenteuses, etc.

Le choix d’une technologie de traitement dépend du type de micropolluant à éliminer mais aussi des objectifs et des coûts d’investissement et d’exploitation. Chaque technologie a son champ d’action qui varie selon sa place dans la filière de traitement et selon les caractéristiques de l’eau brute à traiter.

Fort de son expertise et grâce à sa large gamme de technologies, SUEZ élabore les meilleures combinaisons techniques pour répondre de manière optimale à chaque besoin.

Quatre procédés complémentaires de traitement des micropolluants

Les technologies employées pour le traitement des micropolluants dans l’eau dépendent des caractéristiques physico-chimiques des composés présents dans l’eau. Spécialiste du traitement de l’eau, SUEZ propose des procédés complémentaires pour l'élimination des micropolluants :

Traitement des micropolluants par dégradation biologique

Le traitement biologique fait appel à une grande variété de micro-organismes, principalement des bactéries. Les micro-organismes transforment les matières biodégradables, par absorption des constituants solubles et en suspension contenus dans les eaux, en produits simples tels que le gaz carbonique et la biomasse additionnelle, ou le nitrate et l’azote gazeux.

Certaines bactéries constituant les boues activées possèdent des enzymes ayant des affinités pour tel ou tel micropolluant. Elles peuvent ainsi dégrader ou transformer ces substances. D’autres bactéries minéralisent les micropolluants en les utilisant comme source de carbone et d’énergie.

Plus le traitement biologique est poussé et plus l’élimination des micropolluants est efficace.

Traitement des micropolluants par adsorption

L’adsorption est un phénomène de surface par lequel des molécules se fixent sur une surface solide (adsorbant) selon divers processus plus ou moins intenses (adsorption physique ou adsorption chimique).
 
Fixation des micropolluants sur charbon actif : le charbon actif est largement proposé pour l’adsorption des micropolluants. Ce matériau se présente sous forme granulaire dans un filtre, ou sous forme de poudre, généralement dans un contacteur/séparateur à charbon actif.
Efficace et économique, l’adsorption est aussi respectueuse de l’environnement : le décanteur Pulsazur™ peut fonctionner avec ou sans polymères, et sa consommation en réactifs et en énergie est réduite.

Oxydation des micropolluants par voie physico-chimique

Le choix de l’oxydant à utiliser est dicté par la bonne sélectivité vis-à-vis de la pollution ciblée. L’ozone est un gaz très instable, car constitué de trois atomes d’oxygène. C’est cette instabilité qui lui confère une capacité oxydante très importante.

En oxydant les substances organiques, l’ozone détruit un certain nombre de micropolluants ou les rend plus facilement biodégradables. Des technologies d’oxydation avancée (type AOP – Advanced Oxidation Processes) peuvent également être mises en œuvre.
L’oxydation, en particulier l’ozonation, parvient à dégrader un large spectre de micropolluants organiques. Les évolutions réglementaires récentes motivent aujourd’hui son déploiement en Europe afin de lutter contre les micropolluants.

Rétention des micropolluants par filtration membranaire


Les membranes constituent une véritable barrière physique aux micropolluants : elles laissent passer l’eau mais retiennent les matières en suspension sur lesquelles sont fixés les micropolluants.

La nanofiltration permet la séparation de composants ayant une taille en solution voisine de celle du nanomètre, d’où son nom. Cette technique est souvent utilisée pour l’adoucissement des eaux.


L’osmose inverse arrête quasiment tous les micropolluants du fait des seuils de coupure des membranes adaptés aux tailles et poids moléculaires des composés à retenir. Elle est tellement efficace qu’elle nécessite que soient ajoutés des minéraux pour éviter la déshydratation lors de la consommation de l’eau produite.
 
Bénéfices : les traitements membranaires sont extrêmement efficaces pour éliminer les micropolluants sans recourir à l’adjonction de produits chimiques.