Leader mondial dans les secteurs de la gestion de l'eau et des déchets, nous agissons depuis plus de 160 ans partout dans le monde. Nous apportons des services essentiels afin de protéger la ressource et améliorer la qualité de vie partout où nous agissons.
Dirigé par Sabrina Soussan, notre Groupe s’appuie sur un consortium d’actionnaires solide et une gouvernance qui s’articule autour d’un Conseil d’administration et d’un Comité exécutif.
Chez SUEZ, travailler au service de l’environnement c’est une réalité du quotidien. Dans nos métiers de l’eau et des déchets, nos équipes agissent sur le terrain et contribuent à trouver des solutions pour construire un avenir durable.
Plongez au cœur des enjeux de l’eau avec Paul O'Callaghan, producteur du documentaire Brave Blue World
Paul O’Callaghan est le Fondateur et directeur général de BlueTech Research et le producteur exécutif de « Brave Blue World », un documentaire dont l’ambitieux projet est de changer notre regard sur l’eau en explorant les technologies et les innovations susceptibles d’apporter des solutions à la crise mondiale de l’eau. Nous l’avons rencontré pour lui demander sa vision de l’avenir.
Que signifie l’eau pour vous ? Et pourquoi avoir choisi ce sujet pour votre documentaire ?
L’eau a toujours fait partie de ma vie. J’ai grandi en Irlande, une île de l’océan Atlantique baignée par des pluies diluviennes. Partout où j’ai vécu, l’eau était très présente. A Vancouver notamment, ou à Kuala Lumpur, généreusement arrosée par les pluies tropicales. L’eau joue donc un rôle très important dans ma vie. J’aime vivre à son contact et c’est dans l’eau que je passe le plus clair de mon temps libre.
Plongez dans le monde bleu avec Paul O'Callaghan
Credit: SUEZ group
Je lui ai consacré toute ma vie professionnelle, alors, tout naturellement, l’idée de l’eau s’est imposée à moi pour ce film. Il m’a paru logique de « raconter l’eau »... pour tenter de sensibiliser aux enjeux de l’eau, montrer combien elle est précieuse et ce que nous pouvons faire pour améliorer la situation actuelle.
Face à la menace de l’urbanisation et de l’industrialisation, à la raréfaction de l’eau dans certaines régions du monde, comment garantir un accès pour tous à l’eau potable et à l’assainissement ?
Offrir un accès à l’eau potable et à l’assainissement est une ambition très noble. Mais notre capacité à atteindre cet objectif dépend très largement de la stratégie choisie. A bien des égards, j’ai le sentiment que nous essayons souvent de résoudre un problème insoluble. Pour trouver la clé, nous devons donc aborder le problème sous un angle nouveau. Parfois, cela implique de changer totalement d’approche, de se tourner vers des solutions locales ou d’autres modèles économiques... Cet objectif suppose d’avoir de l’eau à disposition, mais on ne peut pas partir du postulat que chaque homme, chaque femme, chaque enfant dispose de 200 litres de l’eau. Tout le monde veut avoir accès à l’assainissement, à l’eau potable et si nous mettons tout en œuvre pour atteindre les autres objectifs de développement durable (6.3 à 6.6) de l’ONU, c’est-à-dire l’amélioration des habitats ou de la qualité des rivières, des zones humides ou des lacs, alors nous avons toutes les chances de pouvoir un jour garantir cet accès à l’eau... une eau propre et potable.
Quels rôles la gouvernance et la règlementation peuvent-elles jouer dans l’amélioration du bien-être des populations ?
La gouvernance et la politique de l’eau sont extrêmement importantes. Nous l’avons déjà constaté avec le secteur de l’énergie. L’Allemagne, par exemple, est un modèle en matière d’énergie solaire et ce n’est pourtant pas le pays le plus ensoleillé du monde. Pourtant, une politique efficace a suffi à créer de la demande. Cette demande a entraîné une production de masse et celle-ci a permis d’infléchir les coûts et aux énergies renouvelables de devenir la norme. Nous avons besoin de quelque chose de comparable. Aujourd’hui, il existe une « prime verte » dans le secteur de l’énergie, nous devrions mettre en place une « prime bleue » pour l’eau. Si nous voulons utiliser les eaux grises, les eaux de pluie, réutiliser une eau de qualité, nous devons élaborer une politique et des instruments efficaces pour orienter le marché dans cette direction. Au fil du temps, nous allons tendre vers la parité. Mais d’abord, nous devons créer les conditions du changement.
Dans votre documentaire « Brave Blue World », vous montrez l'importance de la technologie et des innovations locales et le rôle qu’elles pourraient jouer dans la protection et l’utilisation responsable de l’eau. Comment voyez-vous l’avenir ? Quelles sont, selon vous, LES solutions ?
Les solutions à la crise mondiale de l’eau, comme le montre notre documentaire Brave Blue World, sont déjà là, tout près de nous. Elles sont très locales. Je suis plus que jamais convaincu qu’il faut même chercher certaines de ces solutions dans notre histoire. La récolte des gouttelettes d’eau en suspension dans le brouillard, par exemple, est une technique ancestrale. Les Iraniens ont construit d’impressionnants réseaux de qanâts, toujours exploités aujourd'hui. Au Pérou, les civilisations pré-incas avaient creusé des canaux pour stocker l’eau de la mousson en prévision des saisons sèches. Les Arabes des marais, dans le Sud irakien, avaient bâti des villages flottants pour résister aux fortes montées des eaux déclenchées par les tempêtes. En observant les modes de vie de ces populations, qui ont vécu en harmonie avec les saisons, la nature et l’eau pendant des millénaires, peut-être pourra-t-on développer des technologies modernes qui s’en inspirent et même s’en accommodent ?
Aujourd'hui, c’est la Journée mondiale de l’eau. Quel message souhaitez-vous transmettre à celles et ceux qui liront cette interview ? Peut-on être optimiste ?
Oui, nous avons des raisons d’être optimistes. Depuis les années 80, nous avons permis à 2 milliards de personnes de plus d’accéder à l’eau potable et à l’assainissement et, pour beaucoup d’entre elles, de sortir de la pauvreté. Alors, si nous regardons vers l’avenir, il y a toutes les raisons de croire que nous pouvons atteindre cet objectif. Peut-être pas comme nous l’avions imaginé. Peut-être cela nécessitera-t-il une stratégie différente selon les situations. Mais le plus important, c’est d’être capable à la fois de comprendre la réalité et l’urgence de la situation et d’avoir foi en notre capacité à l’améliorer. Et à cet égard, je suis très optimiste pour les dix prochaines années.
Quelle chanson vous évoque le plus l’eau ?
C’est une chanson sur la pluie. Je crois qu'il est important que nous apprenions tous à apprécier la pluie à sa juste valeur. Elle est précieuse. Il y a cette chanson des Beatles qui s'intitule « Rain ». Elle illustre parfaitement le fait qu’après la pluie... vient le beau temps. Elle envoie un message fort : nous devons aimer la pluie autant que le soleil. Ils sont indissociables, ils font partie du système. Alors apprécions-la et protégeons-la !