SUEZ inaugure à Narbonne le « BioResourceLab » : Le nouveau centre international de recherche et d’innovation dédié à la valorisation des déchets organiques
Installé au cœur de l’Occitanie, au sein de l’Écopôle SUEZ / Grand Narbonne, ce laboratoire de recherche de 1 000 m² dédié à l’étude des déchets organiques et à l’amélioration des procédés de valorisation a nécessité deux ans de travaux et un investissement de 5 millions d’euros.
La valorisation des déchets, un enjeu environnemental
Selon la Banque Mondiale, d’ici 2050, le tonnage des déchets générés sur la planète augmentera de 70 % par rapport à 2016. Les politiques réglementaires et les acteurs de la société civile impulsent des évolutions en matière de gestion des déchets, pour favoriser leur réduction et leur valorisation. Par exemple, d’ici 2023, la collecte séparée des déchets alimentaires deviendra obligatoire au sein de l’Union Européenne . Ce tri généralisé doit permettre de limiter les impacts environnementaux liés à l’enfouissement des déchets et d’atteindre les objectifs européens de réduction des déchets enfouis . Dans la même dynamique, le Plan d’Action pour l’Economie Circulaire requiert de nouvelles solutions pour augmenter la proportion des flux valorisés, comme par exemple pour les papiers et cartons souillés, souvent de mauvaise qualité pour les filières actuelles de recyclage en papeterie.
La valorisation des déchets organiques, une opportunité pour l’environnement
Les déchets organiques constituent des ressources de premier choix pour réintégrer les cycles de production et d’usage de nouveaux biens. Renouvelables, leur transformation en matériaux et molécules permet de les substituer à des ressources fossiles carbonées comme le pétrole et le gaz naturel, contribuant ainsi aux enjeux de protection des ressources, de développement d’énergies renouvelables et d’incorporation de biocarburants pour limiter l’impact sur le climat. Par ailleurs, leur conversion en compost et autres produits d’amendements des sols permet de lutter contre l’appauvrissement et l’érosion des sols , et contre le changement climatique, en stockant du carbone sur le long terme . Enfin, la production d’engrais organiques et de fertilisants alternatifs à partir de ces matières conduit à limiter la part des fertilisants pétrochimiques ou miniers, un enjeu relevé dans le récent règlement européen sur les fertilisants . L’origine résiduaire de ces matières renouvelables est un atout supplémentaire : leur réemploi, recyclage et valorisation limite l’exploitation de la biosphère qui génère toutes ces bioressources et favorise l’usage des terres arables à des fins alimentaires.
Dans ce contexte, le BioResourceLab a pour objectif d’améliorer les solutions et technologies de traitement existantes et d’explorer de nouvelles voies de valorisation des déchets organiques pour produire des bioénergies, des biocarburants, des biomatériaux, des fertilisants alternatifs, et des molécules pour la chimie verte. Apporter des solutions innovantes pour produire de nouvelles ressources à l’échelle territoriale permettra de préserver l’environnement et d’accélérer la transition vers une économie circulaire vertueuse.
Ces nouvelles connaissances sur les déchets organiques valorisés en bioressources seront développées en partenariat avec des instituts académiques pour l’enseignement et la recherche, notamment avec l’INRAE (l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement) et son Laboratoire de Biotechnologies de l’Environnement localisé à Narbonne. Des collaborations seront également engagées avec des start-ups et des fournisseurs technologiques pour le test et le développement de solutions innovantes.
Sous la direction de Marion Crest, et composée d’une quinzaine de collaborateurs, l'équipe du BioResourceLab pourra être amenée à se développer en fonction des projets menés. Chercheurs, ingénieurs, techniciens et doctorants, spécialistes en microbiologie, en biotechnologie, en agronomie, en chimie, réaliseront des tests expérimentaux à différentes échelles, du laboratoire au pilote de plus grande ampleur et jusqu’aux sites industriels. Leur expertise sera mobilisée au service de l’excellence technique des solutions apportés par le groupe SUEZ à ses clients des secteurs publics et privés. Le BioResourceLab partagera les connaissances acquises avec la communauté scientifique, institutionnelle et normative, et pourra dispenser des formations théoriques et opérationnelles, notamment en relation avec SupAgro Montpellier et les Universités de Montpellier et de Perpignan.
[1] Les déchets organiques incluent les déchets verts des parcs et jardins, les déchets alimentaires, les résidus agricoles et d’industries agro-alimentaires, les déchets de papier, de carton, de bois, ou encore les boues issues du traitement des eaux usées.
[2] 3,4 milliards de tonnes de déchets en 2050, selon le rapport de la Banque Mondiale du 20 septembre 2018 « What A Waste 2.0 : A Global Snapshot on Solid Waste Management to 2050 ».
[3] Directive Européenne 2018/851 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2018 modifiant la directive 2008/98/CE relative aux déchets
[4] La Directive Européenne 2018/850 amende la Directive 1999/31/EC pour restreindre l’enfouissement des déchets valorisables, et limiter la part des déchets ménagers et assimilés à 10% du tonnage enfouis d’ici 2035
[5] https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52020DC0098&from=EN
[6] Selon l'Agence européenne de l'environnement (AEE, 2010), l'érosion des sols touche plus de 100 millions d'hectares en Europe, soit 16 % du territoire européen. 45 % du territoire européen ne contient plus que de faibles quantités de matière organique, qui est un indicateur fort de la qualité des sols.
[7] L’initiative internationale "4 pour 1000", lancée par la France le 1er décembre 2015 lors de la COP 21, consiste à fédérer tous les acteurs volontaires du public et du privé souhaitant développer des recherches et mettre en place des pratiques favorisant le rôle crucial des sols au regard de la sécurité alimentaire et du changement climatique. En effet, un taux de croissance annuel de 0,4% des stocks de carbone du sol, dans les premiers 30 à 40 cm de sol, réduirait de manière significative dans l'atmosphère la concentration de CO2 liée aux activités humaines. https://4p1000.org/fr
[8] Règlement européen 2019/1009 du parlement européen et du conseil du 5 juin 2019 établissant les règles relatives à la mise à disposition sur le marché des fertilisants UE, modifiant les règlements (CE) no 1069/2009 et (CE) no 1107/2009 et abrogeant le règlement (CE) no 2003/2003